Restauration de la Tour à plomb

En octobre 2023, l’édifice a fait l’objet d’un nouvel état des lieux par des cordistes. Cette intervention a notamment permis d’identifier les faiblesses du bâti dues à l’ancienneté et aux intempéries.

Fin janvier 2024, ils sont intervenus de nouveau afin d’installer des filets pare-gravat sur les 2/3 hauts du fût, en attendant les travaux de restauration.

La restauration doit permettre de pérenniser le bâtiment lui-même car certains éléments présentent des désordres (structurels ou dus à l’usure du temps). La tour étant classée au titre des Monuments historiques, seul un architecte du patrimoine peut intervenir. La mission a démarré en 2024 avec la réalisation de plusieurs diagnostics : diagnostic sanitaire intérieur et extérieur, pollution et sécurité intérieure, inventaire faunistique.

Après plusieurs années d’études et de diagnostics sanitaires et structurels menés par le cabinet Antak, la restauration de la Tour à plomb devrait débuter en septembre 2026 pour une durée prévisionnelle de dix-huit mois. Ce chantier ambitieux se déroulera en plusieurs phases successives. La première grande étape sera consacrée à la dépollution du site, fortement imprégné de résidus liés à l’activité passée. Le mobilier intérieur tels que les treuils, fours, monte-charges, cuves, etc.  seront déposés, stockés et soigneusement dépollués. Les paliers, échelles et platelages seront très probablement, eux, restaurés sans dépose. « Nous tenons à préserver au maximum les éléments d’origine » souligne Sophie Florennes, chargée d’opération à la ville de Couëron. Le sol en terre battue sera lui aussi retiré, puis remplacé par une base solide, indispensable pour la suite du chantier. Grâce à des échafaudages intérieurs et extérieurs, les équipes pourront piqueter les enduits abîmés, puis en refaire de nouveaux. Les ouvertures, on en compte quinze sur la partie du fût, et douze sur la partie sommitale, ont, elles aussi été mises à mal par le temps, le vent, l’eau, elles feront donc l’objet de travaux de reprise des encadrements en maçonnerie et réfection à l’identique selon les dessins et couleurs d’origine. La troisième étape concernera la partie haute de la tour, décorative, elle est aussi plus fragile et plus exposée aux intempéries. La couverture, qui a connu plusieurs matériaux au fil du temps, retrouvera son revêtement historique en plomb, reconnu pour sa solidité, tandis que les crénelages, parapets, balcons et garde-corps seront restaurés à l’identique. Enfin, des travaux de charpente et un cerclage discret de cette partie sommitale viendront renforcer l’ensemble.

Plans et photographies ont été soigneusement extraits des archives pour permettre aux architectes, artisans, maçons, menuisiers et charpentiers de redonner à la Tour son apparence et sa solidité d’origine, tout en préservant son authenticité historique.

Maitre d’ouvrage : Claudie Chupin, Antak
Inventaire faunistique : Drevenn
Plan de prévention : Apave

Comment valoriser la Tour et les histoires qu’elle porte ?

Si la restauration de la Tour à plomb est avant tout un défi architectural et patrimonial, elle s’accompagne aussi d’un travail de valorisation, ou comment raconter, transmettre son histoire. Pour imaginer ce futur, la ville de Couëron a fait appel à l’agence Maîtres du Rêve, spécialisée dans l’ingénierie touristique et culturelle.
Afin de concevoir un projet qui met en valeur la mémoire du site et l’ouvre à tous, l’agence Maîtres du Rêve a d’abord réalisé un état des lieux. Pour cela, elle est allée à la rencontre de ceux qui connaissent le mieux la tour et son environnement : élus, services municipaux, associations, habitants engagés. De ces premiers échanges sont ressortis des récits, des idées, mais aussi des attentes et des préoccupations.

Puis le projet a vraiment pris forme grâce à quatre grands ateliers de concertation qui ont réuni une quarantaine de participants. Parmi eux, les membres du Conseil des Sages, du Comité scientifique et citoyen, mais aussi des élus et des représentants de la Ville. Le premier atelier a permis à chacun de redécouvrir la Tour à plomb, son passé, ses secrets et les enjeux liés à sa restauration. Le second a ouvert la voie à la créativité, grâce à des outils participatifs et ludiques, chacun a pu imaginer librement l’avenir de la Tour. Plusieurs hypothèses ont été imaginées, débattues, questionnées. Puis, par un travail patient de sélection et de synthèse, l’agence a retenu 3 scénarios qui seront présentés prochainement aux élus et aux instances participatives. Au bout du compte, la proposition retenue sera transformée en un véritable projet, assorti d’un calendrier, d’un budget et d’actions concrètes pour que demain la Tour à plomb devienne un lieu accueillant, où l’histoire de Couëron se raconte et se partage avec les générations futures.

« L’objectif n’est pas de faire de la tour un musée classique, mais bien de proposer une expérience vivante et interactive » Lionel Roche, directeur de l’agence Maîtres du Rêve.