Bains-douches et lavoirs

 

Le souci de l’hygiène publique est grandissant depuis la fin du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, les logements ouvriers ou paysans ne comprennent pas encore de salle de bains. Les édiles locaux, sensibles aux discours sur la prophylaxie visant à empêcher l’apparition des maladies, sont soucieux de donner à leur population les moyens d’assurer un minimum d’hygiène corporelle. La lutte contre les épidémies passe donc par la propreté du corps et du linge.

 

Un projet indispensable

« Le projet a pour but non seulement de créer un établissement de bains-douches, indispensable dans une commune de l’importance de Couëron, mais et surtout de remplacer le bateau lavoir actuellement installé dans le bras de Port Launay, en raison de l’envasement progressif de ce bras. » (Rapport de l’architecte, 3 mai 1926, ADLA)

En 1927, pour la construction du bâtiment, la municipalité de Couëron fait appel aux architectes nantais Cormerais et Jamin. Ils séparent les deux fonctions : bains-douches côté gauche, lavoirs côté droit. Au centre, le vestibule et le logement du gardien.

 

« L’association des vieux travailleurs et économiquement faibles » se charge elle aussi de favoriser l’accès aux douches en distribuant des bons gratuits aux plus démunis.

(Bon pour une douche, 1963, Archives de l’Association des anciens travailleurs)

 

La propreté pour tous !

A partir de 1929, les Couëronnais peuvent donc faire leurs ablutions toutes les semaines, les écoliers plutôt le jeudi, les travailleurs le samedi ou le dimanche matin. Il fallait choisir entre douche et bain, le bain coûtant un peu plus cher. Pour se laver, il faut parfois attendre une demi-heure à trois quarts d’heure. Le gardien attribue une cabine. Les jours d’affluence, pas question de traîner : 20 minutes pour une douche, et une demi-heure pour le bain au maximum.

 

La question de la gratuité a agité le service des bains-douches et la municipalité pendant de nombreuses années.
Une délibération du 17 janvier 1937 fixe les tarifs, assez modiques, pour permettre à tous de s’y rendre :

 

Pour permettre à tous une bonne hygiène, et pour éviter maladies et infections, on propose de rendre la douche gratuite pour les enfants des écoles publiques.

 

Le lavage du linge

Du côté des lavoirs, on ne voit que des dames qui arrivent avec leur brouette à linge ou leurs paniers en osier. L’établissement est plutôt utilisé par les ménagères du bourg car dans les campagnes, on dispose souvent d’un point d’eau et d’espace pour étendre, voire d’un véritable lavoir.

Les étendoirs se trouvent sur les bords de Loire, ou des fils sont tendus. Il faut trouver une place pour son linge et rentrer chez soi le temps du séchage. Un peu plus loin, il y a d’autres fils tendus par les pêcheurs, qui y font sécher leurs filets

 

La fin d’une institution

Après-guerre, les maisons sont de plus en plus souvent équipées d’une salle d’eau, l’usage des bains-douches se fait plus rare, mais est toujours nécessaire. Les lavoirs sont fermés en 1970, depuis quelques années, ils ne sont plus fréquentés que le lundi.

 

En 1983, 4 douches sont ouvertes à la piscine municipale et les bains-douches ferment définitivement leurs portes, faute d’utilité sociale.